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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/264

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que vous seriez homme à vous mettre sur les rangs ! mais je vous préviens que vous auriez tort, ajouta-t-il en feignant de lui parler bas, on vous a devancé. — Je ne croyais pas que monsieur fût dans le secret, répondit Amélie en souriant. — Je ne conseillerai jamais à mademoiselle de faire un heureux, reprit le duc, le nombre des infortunés serait trop grand. — Puisque le nombre des infortunés n’est composé que des indifférens, reprit le comte, je ne vois pas pourquoi l’on s’en ferait un scrupule ; d’ailleurs les femmes ont mille ressources pour nous empêcher de mourir de désespoir. — Je ne crois pas que ces ressources soient connues de mademoiselle, encore moins qu’elle en fasse usage, reprit le duc d’un air sévère. — S’il en est ainsi, c’est un grand malheur pour l’humanité,