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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/327

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gretter sans folie. Quant à votre Ernest, je conçois difficilement qu’il puisse vous causer un semblable désespoir ; de quoi l’amour du duc ne pourrait-il pas consoler ?

Ces discours ne m’étonnent pas dans votre bouche, madame ; vous me les avez déjà tenus de cent manières ; mais jamais ils ne m’ont éblouie. Ce n’est pas avec une ame comme la mienne que l’on compte pour rien le déshonneur ; j’ai pu, victime de mon égarement, commettre un crime dont j’ignorais jusqu’à l’existence ; mais des repentirs éternels me puniront d’une faute involontaire, et j’exige du duc, comme l’unique réparation qui puisse me satisfaire, sa parole de ne me revoir jamais.

Le duc se jeta aux genoux d’Amélie, et la supplia, dans les termes les plus touchans, de rétracter un si ter-