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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/373

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nérosité du duc ; et sans ce qui s’était passé, il eût été l’homme du monde auquel elle eût préféré avoir des obligations.

Le duc s’assit près d’Amélie, s’empara d’une de ses mains, et lui tint pendant quelques instans les discours les plus tendres. Amélie fixait sur lui ses beaux yeux avec un air de complaisance. Combien il m’aime, se disait-elle ! que ne puis-je lui rendre amour pour amour ! Ses regards en disaient plus encore que sa pensée, le duc y crut lire l’arrêt de son bonheur : enhardi par cet heureux présage, il ravit quelques baisers qui n’effarouchèrent que faiblement ; il écarta le voile discret qui recelait la gorge la plus attrayante. Amélie repoussa la main du duc ; mais, plus obstiné qu’elle, il en resta possesseur. Il couvrait de brûlans baisers ce