Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/387

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pargnant rien pour lui plaire. Contrariée par un penchant irrésistible, Laure voulut au moins que la plus ardente amitié la dédommageât de ce qu’elle perdait du côté de l’amour. Elle exigea qu’Ernest lui donnât le doux nom de sœur ; et sous ce titre, elle se plaisait à lui prodiguer les témoignages du plus tendre sentiment. Cet hymen projeté, qui d’abord ne lui avait paru qu’un motif de rencontre, lui sembla bientôt un engagement ridicule, dont Ernest pourrait aisément s’affranchir. Un jour donc elle imagina de faire tomber la conversation sur mademoiselle de Saint-Far, pour connoître jusqu’à quel point il en était épris. Ernest, privé depuis long-temps du plaisir de parler de sa maîtresse, s’y livra avec transport ; il en fit un portrait enchanteur, et peignit son