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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/391

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rent que Laure avait fait sa conquête, elles enviaient son bonheur, et leurs prétentions cessèrent.

Si l’image d’une maîtresse absente pouvait adoucir les ennuis d’Ernest, et suffire à son cœur, ses sens se révolteraient souvent contre cette rigide fidélité. Laure, par ses brûlantes caresses, le mettait à de cruelles épreuves, elle embrassait son prétendu frère, comme on embrasse un amant chéri ; elle promenait sur son sein palpitant une main qu’il aurait voulu retenir, et qui, par ce doux contact, lui procurait des émotions dont il se défendait en vain. Ernest ne savait comment se dérober à ces dangereuses caresses : s’il essayait de montrer à Laure quelque froideur, elle semblait être au désespoir, elle lui sautait au cou, et le conjurait de lui dire ce qui l’avait fâché contre sa