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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/394

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favorable à ses projets. Zizi crut d’abord qu’Ernest ne s’y rendait pas seul ; mais le plaisir remplaça la jalousie, lorsqu’après l’avoir guetté plusieurs fois, elle fut convaincue qu’elle n’avait pas de rivale.

Zizi suivait Ernest dans sa promenade presque tous les soirs, sans qu’il s’en aperçût ; elle n’avait pas encore osé l’aborder, quoiqu’elle en eût une envie extrême. Un soir enfin apercevant, au travers du feuillage, qu’Ernest était couché, et le croyant endormi, elle s’en approcha avec précaution. Ernest, tout entier à sa rêverie, ne la vit qu’au moment où elle tombait à ses pieds. Surpris de ce mouvement et de son agitation, il la relève, en lui demandant avec bonté s’il lui était arrivé quelque malheur. Beau mal ! lui répondit-elle ; je n’ai d’autre mal que celui que l’amour me