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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/404

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titre, Ernest m’aimera toujours ; sous celui d’épouse, il me haïrait peut-être ! Ernest, je te jure, et mes sermens ne sont pas moins sacrés que les tiens, que, puisque je ne peux t’appartenir, jamais je ne ferai le bien d’un autre ; va chercher ton Amélie, amène-la chez mon père, et ne nous quittons plus. C’est la seule grâce que j’implore ! Ernest, me la refuseras-tu ?

Trop aimable Laure, s’écrie Ernest en tombant à ses pieds, vous me faites regretter mon indépendance ! qu’il me serait doux de vous la sacrifier ! Oui, j’irai chercher Amélie, le ciel m’oblige d’être son époux ; mais je sens que mon cœur m’ordonne d’être votre ami.

Laure s’était jetée dans les bras d’Ernest, son visage était baigné de larmes, et cependant le plaisir brillait dans ses yeux : tel on voit dans