Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/418

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prit l’adroite soubrette ; mais, puisque vous en voulez courir les risques, venez, monsieur, je vais vous conduire près de mademoiselle ; marchez doucement sur mes pas, vous verrez comment elle s’occupe.

Élise monta légèrement les degrés qui conduisaient à l’appartement d’Amélie ; elle ouvrit avec précaution la porte du boudoir, y fit entrer Ernest, et se retira sans le moindre bruit. Qu’on se figure les sensations d’Ernest en voyant Amélie à genoux devant son portrait, baisant avec ardeur ce bracelet qu’il lui avait donné, et s’écriant avec l’accent de l’amour : Ernest ! mon dernier soupir sera pour toi ! Honteux de ses soupçons, et trop heureux dans ce moment pour qu’une idée pénible puisse pénétrer jusqu’à son cœur, Ernest vole vers Amélie, et la serre sur son sein avec les transports