Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/424

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 182 )

consentir à s’éloigner sans se découvrir ; il s’y décida avec d’autant plus de peine, qu’il ne concevait la nécessité de quitter le château, et qu’Amélie ne lui donnait pas une seule raison valable. Ses soupçons se réveillèrent ; mais le souvenir d’Amélie adorant son image, les fit évanouir à l’instant, et ne lui laissa que la honte de s’y être livré ; pour s’en punir, il s’imposa une soumission entière aux volontés d’Amélie.

Ernest, après avoir combattu longtemps, finit par se déterminer à partir. Amélie lui promit de retourner à Paris sous peu de jours ; il ne pouvait s’en séparer ; elle-même avait à peine la force de s’y résoudre ; elle le renvoyait et le retenait tour à tour ; elle l’embrassait, lui souriait, détournait la vue, fondait en larmes, le pressait de nouveau sur son cœur, puis s’éloi-