Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/464

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grand des crimes ; j’ai été infidèle, sans être inconstante ; j’ai trompé deux hommes à la fois, deux hommes également dignes de l’attachement le plus sincère, et de la possession la plus exclusive ; j’ai laissé croire à l’un, qu’il possédait mon cœur ; à l’autre, que ma personne en était inséparable : je me suis flattée pendant un moment que je pourrais trouver grâce à tes yeux ; j’ai perdu cet espoir, j’en ai perdu jusqu’au desir ! La mort va mettre un terme aux cruelles angoisses que je souffre depuis si long-temps : je sens que ce n’est que dans la nuit du tombeau que je puis retrouver la paix.

Chère Amélie, répondit tendrement Ernest, cherchant en vain à déguiser son trouble, éloigne ces idées funèbres ; c’est au sein de l’amour que tu dois retrouver et le re-