Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/471

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 229 )

son appartement. Elle y trouva tout le monde rassemblé ; le colonel, qui passait toujours une grande partie de la nuit au jeu, venait de rentrer ; le bruit qu’il avait entendu chez Amélie l’y avait attiré comme les autres, et, sans égards pour cette scène de douleur, il blasphémait contre le sort qui l’avait poursuivi toute la soirée : Eh ! grands dieux, s’écria-t-il en apostrophant Ernest, quelle sotte figure vous faites là ! qui se douterait jamais que vous n’avez perdu qu’une maîtresse ? Que dirai-je donc, moi qui viens de perdre quatre cent mille francs ? Voilà de ces malheurs qui vous accablent ; mais une femme ! c’est vraiment un beau sujet de pleurs !

Ernest jeta sur le colonel un regard d’indignation, et ne daigna pas lui répondre. Alexandrine, qui était