Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 51 )

voulait que sa conduite fût un démenti formel à toutes les noirceurs qu’on débiterait sur son compte, afin qu’il les regardât comme inventées à plaisir : effectivement le censeur le plus sévère n’aurait pu blâmer une seule de ses actions depuis qu’elle était à Paris ; elle ne recevait que M. de Saint-Far, elle ne sortait qu’avec lui ; quelquefois Amélie était en tiers. Madame Durancy n’épargnait rien pour captiver la confiance de cette aimable enfant ; mais Amélie se sentait pour elle une aversion qu’elle ne pouvait définir : souvent elle s’efforçait de la surmonter, afin de plaire à M. de Saint-Far, qui lui répétait sans cesse qu’elle devait aimer madame Durancy à l’égal de lui-même. Amélie se reprochait de ne pouvoir obéir à son père, et de répondre par tant d’indifférence à la vive ten-