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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/66

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vois, et chaque jour je vous chéris davantage ; j’ai vu peu de femmes aussi belles que vous, je n’en ai jamais rencontrées que l’on pût vous comparer pour l’esprit et les grâces. Oui, mon Alexandrine, vous êtes la seule femme qui m’ayez inspiré ce sentiment ardent et délicieux ; cédez aux vœux de votre amant, cédez aux vœux de la nature, et je jure à vos pieds une constance éternelle… »

M. de Saint-Far, emporté par sa passion, dérobait de nouvelles faveurs. Alexandrine, qui se défiait d’elle-même, et qui ne jugeait pas encore le moment favorable pour se rendre, se défendait de bonne foi ; elle parvint enfin à se dégager des bras de son amant ; et, se levant avec un air de courroux : « Saint-Far », lui dit-elle, « tout-à-l’heure je voulais vous fuir, parce que je vous trouvais