aussi frappant que la conversation et les sentimens de ma mère et ceux de mon intéressante amie : celle-ci ne vivait que de larmes, de bienfaisance, d’amitié et d’amour pour un être éloigné pour toujours, auquel elle ne pardonnait pas son ambition, et dont elle ne recevait des nouvelles que très-rarement. Ce qui l’avait séduite en moi, c’était la douleur ; et quoiqu’elle voulût bien par sa tendresse en adoucir l’amertume, elle pensait, elle voulait même que cette douleur fut éternelle et ne supposait pas qu’un cœur une fois déchiré par l’amour put jamais se rouvrir à la même séduction.
Avec beaucoup d’esprit, madame de Luzi ne connaissait du cœur humain que ce qu’elle en avait éprouvé elle-même ; elle n’avait aimé qu’une fois et ne voulait pas qu’on aimât