Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/16

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fitons-en sans nous embarrasser du reste.


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Vous savez, mon cher Armand, que je suis née dans un climat où les femmes résistent rarement à leurs passions ; de toutes celles qui embrasent le cœur d’une Italienne, une seule m’a fait ressentir son pouvoir. La jalousie, la perfidie et mille autres auxquelles on pourrait plus justement donner le nom de vice, n’ont jamais souillé l’âme de votre Julie ; l’Amour, il est vrai, m’a soumise à son empire ; mais y a-t-il un être dans l’univers qui lui ait résisté ? S’il en est un, croyez-moi, mon ami, cet être inconcevable, unique en son espèce, doit être étranger à tous les sentimens de la nature ; son âme n’a jamais éprouvé la moindre émotion ; la