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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/162

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ses parens, gens parvenus, glorieux de trouver leur fille si remplie d’attraits, n’ont pas même songé qu’il fût nécessaire qu’elle eût des vertus, et elle déshonore sa famille par la vie la plus licencieuse. Remarquez cette petite brune, si vive, si piquante, qui est à côté d’elle ; elle se dit mariée à ce jeune homme que voilà là-bas ; mais je sais le contraire. Il l’a enlevée à Marseille, et vit avec elle depuis six mois, et la pauvre petite va bientôt être plantée là, car son amant est amoureux de cette grande blonde, avec laquelle il cause dans ce moment. Je la connais ; elle le mènera loin : elle est aimable, et, grâce à l’excès de sa froideur, elle peut passer pour sage. Mais le diable n’y perd rien, car elle est d’une coquetterie fatale à tous ceux qui ont le malheur de