Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/184

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était encore plus dangereux que tous les séducteurs, une femme galante pour amie. Au milieu de tant d’écueils, quel autre que moi aurait pu tenter de conserver cette fleur qui a tant d’attraits pour vous autres hommes, et quel autre moyen aurait pu mieux servir mes projets ? J’imaginais alors que je serais un modèle de vertu, si je pouvais refuser la dernière faveur. Mes idées de morale ne s’étendaient pas plus loin : il m’eût été trop douloureux de penser que ces baisers de feu, que ces caresses qui portaient l’ivresse dans tous mes sens, me rendissent coupable. L’ignorance extrême dans laquelle Rosa s’était plue à me laisser, avait encore servi à m’entretenir dans cette douce erreur ; je n’avais jamais entendu condamner ces