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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/240

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le plus noir des forfaits ; cet homme, hélas ! ma bouche se refuse à le dire… cet homme barbare est mon frère ! »

— Votre frère ! nous écriâmes-nous tous ensemble. Hélas ! il n’est que trop vrai, reprit-elle, et c’est-là l’unique protecteur qu’un père mourant m’ait laissé ! Il y a trois ans que j’eus le malheur de perdre la plus tendre des mères, j’étais le seul objet de sa tendresse, elle avait toujours eu pour mon frère une aversion extrême, qu’elle-même condamnait, mais qu’elle s’était en vain efforcée de vaincre ; mon père voulant dédommager son fils de ce qu’il perdait du côté de l’amour maternel, lui montra à son tour une préférence décidée. Mon frère eut le désir de voyager, et, malgré le chagrin que cette séparation devait causer à mon père, il en obtint facilement la per-