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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/247

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bons procédés le feraient plutôt parvenir à ses fins, le lendemain, loin d’apercevoir dans ses regards la moindre trace de colère, il s’excusa de ce qui s’était passé, et ne me quitta qu’après avoir obtenu son pardon. Il fut pendant quelque temps sans faire de nouvelles tentatives ; mais il essayait par mille moyens de m’accoutumer à l’idée de m’en voir aimée. Il me disait que le préjugé seul avait élevé une barrière entre le frère et la sœur ; mais que cet amour, loin d’avoir rien de révoltant, était dans la nature, et sans doute bien légitime, puisque, dans les temps d’innocence où vivaient nos premiers parens, l’amour fraternel était toujours couronné par les mains de l’hymen ; que les Égyptiens, un des peuples les plus sages, épousaient leurs sœurs plusieurs milliers de