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M. d’Irini, en se séparant de sa sœur, avait entièrement cessé de la voir. Lorsque le jour de notre départ fut fixé, Rosa m’envoya lui faire mes adieux. Je n’oublierai jamais cette terrible visite ; je n’avais jamais été chez M. d’Irini, je ne le connaissais pas ; on avait toujours évité d’en parler devant moi ; cette réserve même me faisait mal juger de lui ; d’ailleurs je ne pouvais concevoir qu’un père ne désirât pas voir sa fille. Il m’arrivait souvent d’exprimer dans des termes assez peu ménagés la surprise que me causait une telle conduite. Ma tante alors me reprenait avec bonté, disant qu’on ne devait jamais mal penser de son père, et que M. d’Irini pouvait avoir des motifs particuliers qu’il lui plaisait de nous laisser ignorer ; c’était