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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/283

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— Mais quelle est cette Rosine ? demanda ma tante. Rien, ni dans ses discours, ni dans ses manières, n’a pu jusqu’alors me donner le moindre soupçon que ce fut une fille de cette sorte. Je n’en suis pas surpris, répondit Saint-Albin, Rosine a reçu de l’éducation ; elle aurait pu faire une femme très-estimable, si l’on avait eu soin de cultiver ses heureuses dispositions. Elle est fille d’un bon bourgeois de Paris : elle eût à seize ans, le malheur d’être séduite par son maître de danse, qui la rendit mère. Dès que Rosine se fut aperçue de son accident, elle alla se jeter aux pieds de son père ; mais celui-ci, au lieu d’être touchée de ses pleurs et de ses regrets, l’accabla de mauvais traitemens et la mit à la porte, en lui disant qu’il ne voulait plus en-