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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/307

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pris de me trouver si apprivoisée ; mais il le fut encore davantage, de voir que je me défendais si bien.

Il fallut enfin nous séparer. Camille ne pouvait s’y résoudre. Il voulait, disait-il, ne me quitter qu’en vainqueur ; mais je le menaçai, s’il me retenait encore, de n’y plus revenir. Il céda, et je m’en retournai mille fois plus gaîment que je n’étais venue. Mon triomphe surpassait mon espoir, et j’avais raison de m’en glorifier, car j’étais sûrement la première qui fût sortie vierge de ce boudoir. Camille ne savait s’il devait partager ou s’offenser de l’excès de mon enjouement. Il imaginait que je riais à ses dépens. J’ignore s’il se trompait ; mais ce qu’il y a de certain, c’est que je ne suis jamais revenue d’un rendez-vous que remplie de la gaî-