Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/327

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me causèrent une égale surprise. Je cherchais en vain à deviner ce que cette dame avait à me dire, elle ne me laissa pas long-temps en suspens. Dès que nous fûmes assises, elle me raconta, dans des termes assez peu ménagés, tout ce qu’elle avait appris sur mon compte : elle me prodigua des reproches amers, et combla Céline des plus brillans éloges. L’étonnement que me causa d’abord une accusation si imprévue et si peu fondée, put me donner l’air coupable, du moins ce fut ainsi que mon juge interpréta mon émotion je m’aperçus de son erreur, mais loin d’essayer de la détruire, je voulus bien laisser prendre mon silence pour un aveu tacite. Je ne pouvais me disculper sans perdre Céline, et quoique son indigne procédé me perçât le cœur,