printemps approchait, et ma tante parlait déjà de retourner à Marseille. Perdre mon amie, quitter Paris, abandonner Camille, n’était-ce pas là le comble de l’infortune ?
Cette terre, où j’avais passé des instans si doux, ne me paraissait plus qu’une solitude affreuse, lorsque je la comparais à Paris. Je n’étais plus d’humeur à courir après des papillons, il me fallait des plaisirs plus solides ; disons mieux, il me fallait des amans. Être fêtée, adulée, courtisée, me paraissait le bien suprême, et je ne pouvais penser sans frémir à l’instant où je cesserais d’être environnée d’une cour nombreuse. L’idée de quitter bientôt Camille me le rendait plus cher encore ; nos rendez-vous étaient plus multipliés ; j’espérais, en le voyant souvent, épuiser,