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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/367

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Après avoir épuisé tous le plaisirs qui étaient en notre puissance, les épanchemens de l’amitié remplacèrent le délire de l’amour. Ce fut alors que je demandai à Alberti ce qui avait porté mon père à exercer sur lui une vengeance aussi cruelle.

« M. d’Irini, me répondit-il, car je veux oublier qu’il est votre père, épousa, il y a neuf ans, une femme dont j’étais très-amoureux. J’étais sur le point d’obtenir la main d’Alcine, lorsqu’il se présenta ; j’avais alors peu de fortune, ce motif décida les parens de ma maîtresse à me préférer mon rival. Elle-même, éblouie par le luxe qu’affichait M. d’Irini, se prêta sans répugnance à leur nouveau projet. Cette préférence excita d’abord toute ma colère ; mais Alcine fut si cruellement punie de son ingratitude envers