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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/382

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parts m’enorgueillissaient tellement, que je ne pouvais trouver d’homme qui me semblât digne de lui jeter le mouchoir. Moins je sentais le besoin d’aimer, plus j’éprouvais le désir de plaire : parmi vingt jeunes gens qui composaient ma société habituelle, aucun n’était préféré, et tous s’imaginaient l’être. J’étudiais les goûts et les caractères des personnes que je voyais souvent ; j’étais, tour-à-tour pour leur plaire, vive, sentimentale, folâtre ou réservée. Un seul jour me voyait prendre mille formes différentes, et j’en avais tellement l’habitude, qu’il ne m’était plus possible de démêler quel était mon véritable caractère.

Parmi les femmes de notre société, mon père distingua bientôt madame de Saint-Amand. Cette