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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/408

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trouvait seul avec moi, sa timidité s’accroissait à un tel point, qu’il rougissait chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Le hasard lui faisait-il toucher ma robe, il tressaillait aussitôt ; mais si c’était ma main que rencontrait la sienne, comment peindre ce qu’il éprouvait ! Il la retirait avec précipitation ; au lieu de rougir, il pâlissait ; on aurait dit qu’il ressentait pour moi de la haine.

Cette conduite, tout-à-fait nouvelle pour moi, ne fit d’abord que m’amuser ; Octave venait rarement à la maison ; je l’invitai à multiplier ses visites, et le charmant, le timide Octave, qui passait pour fuir toutes les femmes, et surtout les jeunes, renonça en ma faveur à sa misanthropie. Malgré les perfections d’Octave, il était impossible de concevoir de lui la moindre défiance, d’autant plus qu’à son