Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/414

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Enfin, attendrie par les prières d’Octave, subjuguée par mes propres désirs, je me trouve au lieu du rendez-vous. J’y vois Octave plus ardent, plus amoureux que jamais. Je suis perdue, si, par quelque nouvelle ruse, je ne me dérobe à ses transports : il me vient une idée ; je l’exécute, je réussis. J’avais souvent remarqué que plus une femme résiste, et plus elle excite les désirs ; en ne me défendant pas, me dis-je, l’étonnement d’Octave influera nécessairement sur ses sens, et sans doute les refroidira. Effectivement, je reçois Octave dans mes bras, avec une nonchalance à laquelle rien n’avait pu le préparer ; ne trouvant pas de résistance, il dédaigne les préliminaires, et veut entrer en vainqueur dans la place. Je ne m’oppose à rien ; mais quel est son désespoir, sa