Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/447

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Je ne lui avais jamais dit qu’il fallait renoncer à la plus précieuse de mes faveurs ; mais pour le dédommager d’une si grande privation, je centuplais ses autres jouissances. Souvent enivré de volupté, il perdait, par un sacrifice involontaire, la force nécessaire pour cueillir de nouveaux lauriers. Mais à peine son extase était-elle terminée, qu’il retrouvait sa première vigueur : plus ardent que jamais, il faisait succéder la violence à la persuasion, les reproches aux prières. Irrité de l’inutilité de ses efforts, il versait des larmes qui me déchiraient l’âme ; des larmes que j’aurais voulu racheter au prix de mon sang, et qui pourtant ne me fléchissaient pas ! Presque toujours cette scène de plaisirs et de douleurs se terminait par des