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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/475

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me rendit plus coquette. Le plaisir que je trouvais à le tourmenter surpassait celui que j’avais à le rendre heureux ; il est vrai que mon amour-propre était plus intéressé que mon cœur dans cette nouvelle intrigue. En général, je n’ai jamais aimé les hommes à la mode ; sans la gloire attachée à leur conquête, ce titre seul aurait suffi pour les exclure de chez moi. Chaque jour Versac obtenait quelque nouvelle faveur, bientôt il ne lui resta plus que la dernière à désirer ; c’était là le point difficile. Versac était sans doute de tous les hommes, celui qui supporterait le plus impatiemment cette privation. Ma seule ressource était de reculer le moment décisif ; j’inventais mille prétextes pour ne pas me trouver seule avec lui. Il s’en contentait si facilement, que je