Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/480

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sit sans peine : la danse avait fait passer dans mon âme une douce ivresse que ce lieu voluptueux accroissait encore. Rassurée sur les projets de Versac, qui avait l’air plus amoureux qu’entreprenant, je m’abandonnais sans contrainte aux sensations les plus délicieuses.

Versac, maîtrisé par la violence de ses désirs, détruisit bientôt, en s’y abandonnant, l’heureuse erreur à laquelle je devais des momens si doux. N’écoutant plus que ses transports, il s’élance sur moi avec la rapidité de l’éclair : mes forces, épuisées par la fatigue et le plaisir, se raniment à la vue du danger ; mais quelle résistance puis-je opposer à sa fougue amoureuse ?

Une main, qui, malgré sa jolie forme, suffirait seule pour me faire demander grâce, s’empare des