Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/485

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 218 )

vaient prodiguées la plupart des hommes, ne diminuaient en rien le désespoir d’avoir vu triompher ma rivale. Hé quoi ! me disais-je, voilà donc le prix d’une résistance qui m’a tant coûté ! Ce moyen de subjuguer que je croyais infaillible, ne sert qu’à me faire abandonner ! Une femme moins jeune, moins aimable que moi, et qui n’est pas plus belle, l’emporte par la seule raison qu’elle consent à céder ! Me serais-je donc trompée ? N’aurais-je jusqu’alors caressé qu’une chimère ? Mais non, ma longue expérience doit me rassurer ; n’ai-je pas été aimée avec idolâtrie ? ai-je jamais été quittée ? Si Versac me préfère à Caroline, c’est qu’il n’a jamais rien senti pour moi ; nous avons cherché l’un et l’autre à nous inspirer une passion que nous