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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/487

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roline ; sa rare beauté suffirait pour faire rendre les armes ; mais son humeur facile est sans doute le plus grand charme qu’elle ait à vos yeux. Peu accoutumé à vaincre les obstacles, si toutes les femmes avaient au même degré que moi la manie de la résistance, vous seriez obligé de renoncer à vos fréquens triomphes.

— Épargnez-moi, interrompit Versac, j’avoue mes torts ; mais ils sont moindres que vous ne l’imaginez. Je n’ai jamais eu l’intention de vous sacrifier à Caroline.

— Le sacrifice serait assez singulier, interrompis-je vivement : pour sacrifier une femme, il faut la posséder, et voilà précisément, mon cher Versac, la bizarrerie de votre aventure ; c’est que vous êtes inconstant avant que d’être heureux ;