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Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/27

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veux la regarder comme ta fille , tu combleras tous mes désirs. La sensible Rosa étoit baignée de larmes ; son époux, presque aussi touché qu’elle, ne put lui répondre qu’en nous embrassant toutes deux ; mais son silence éloquent montroit combien il approuvoit cette bonne action.

Ma tante se chargea d’obtenir de son frère la permission de me garder près d’elle. M. d’Irini céda, sans se faire presser, tous les droits qu’il avoit sur sa fille ; je ne pouvois être pour lui qu’un sujet d’embarras ; il ne dissimula pas la joie que lui causoit la proposition de sa sœur, et, dès ce moment , il oublia qu’il étoit père.

Ce jour décida du reste de ma vie ; je venois de perdre ma mère ; mon père cessoit d’en être un pour moi ; mais je retrouvois dans Rosa tout ce que la tendresse maternelle a de