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Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/32

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retirer, quand j’aperçus, de l’autre côté du salon, un homme qui lisoit. Je ne sais quel secret sentiment me dit que c’étoit mon père ; oubliant à l’instant même tout ce que j’avois à lui reprocher, je courus vers lui , et j’étois à ses genoux, que j’embrassois avec ardeur, sans savoir encore ce que je faisois. Y pensez-vous, mademoiselle ? s’écria mon père en me relevant avec la plus extrême froideur ; aviez-vous ainsi l’habitude de presser les genoux de votre oncle ? Ma sœur, en vérité, vous donne une plaisante éducation ; si je l’avois su plutôt, on vous auroit mise au couvent. Mais peut-on savoir, mademoiselle, le sujet qui vous amène ? car nous ne sommes pas accoutumés à l’honneur de vous recevoir.

Le discours de mon père, et l’air dont il l’accompagna, me remplirent