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Page:Choiseul-Meuse - Julie - v1.djvu/35

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me demander en quel lieu je devois aller ; il ajouta, toujours avec le mème sang-froid, qu’une affaire indispensable le forçoit de sortir ; mais qu’il ne croyoit pas avoir d’excuse à me demander, puisqu’il me laissoit avec madame d’Irini. Effectivement il s’en alla, sans même m’avoir embrassée, et sans avoir éprouvé la moindre émotion. Grand Dieu ! quel homme ! s’écria madame d’Irini. Grand Dieu ! quel père ! m’écriai-je à mon tour.

Le but de ma visite étant rempli,et n’ayant aucun désir de la prolonger , je saluai madame d’Irini, et je me retirai pleine de ressentiment d’une aussi cruelle réception.

Ma fierté m’avoit soutenue pendant cette scène étrange ; mais, dès que je me vis seule, mes larmes s’ouvrirent un passage ; j’en étois baignée, lorsque j’arrivai chez ma tante.