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elle fit l’acquisition d’une terre charmante, où depuis nous avons passé presque tous les étés. C’est dans cette même terre que votre Julie vit maintenant retirée du monde, mais non pas entièrement sevrée de ses plaisirs. Ma tante refusa de contracter de nouveaux liens, dans la crainte que je ne souffrisse du partage de sa tendresse. Elle se livra toute entière à mon éducation ; sa fortune la mettoit à même de me donner les meilleurs maîtres dans tous les genres. Aussi rien ne fut épargné pour mon instruction. J’apprenois tout avec la plus grande facilité, et j’y mettois une assiduité que l’on n’attendoit pas de mon âge. Rosa, en me donnant tous les talens possibles, ne négligea pas de me former le cœur ; elle cherchoit, par mille moyens , à me faire aimer la vertu ; son exemple me persuadoit