Aller au contenu

Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
Journal

s’eſt trouvée de 34. degrez 55. minutes. Nous remontons vers le Sud, dans l’eſpérance d’y trouver les vents d’Oueſt. On voit beaucoup d’oiſeaux, ſur tout des damiers : nous ne laiſſons pas de nous croire fort loin des terres.

3. Juillet.

LA mer belle, & le vent bon s’il nous menoit à la route. Il faut eſpérer qu’en nous approchant des terres Auftrales, nous trouverons qui nous redreſſera. Ne vous ſouvient-il point d’avoir leu l’hiſtoire du bon homme Aroſca Roitelet Auſtral ? Nous ne devons pas eſtre bien loin de ſon païs. Il receut ſi bien le Capitaine Gonneville : je croi que le petit-fils de ſon petit-fils, car il y a cent cinquante ans, nous recevroit encore mieux. Ainſi je me conſole par avance de tout ce qui peut arriver. Je croi pourtant qu’il ne ſeroit pas trop ſeur d’aborder la terre Auftrale. Le bon homme Aroſca donna ſon fils à Gonneville pour l’amener en France, à condition de le lui ramener dans dix-huit lunes avec deux pieces de Canon pour faire peur à ſes voiſins. Gonneville manqua de parole : Aroſca attend encore. Si on nous alloit faire un procès là-deſſus : il vaut mieux aller à Batavie, où nous ſerons auſſi-bien receus qu’au Cap.

Ho voici les lamentations qui recommencent. Nous n’arriverons point à Siam cette année. Il

y a