& du pouvoir ſelon ſa capacité. Le dernier, nommé M. Spelman, faiſoit tout de ſa tête. Ce fut lui, qui malgré tout le Conſeil entreprit l’affaire de Bantam. Il eſtoit homme de guerre.
Quand il meurt un Conſeiller, c’eſt au Conſeil à lui donner un ſucceſſeur, qui doit eftrc confirme par la Compagnie. M. Spelman fit un Conſeiller de ſon autorité j & la Compagnie qui le craignoit, approuva tout. On dit a Batavie, que ſi le Roi avoit pris Amfterdam en 1672. M. Spelman, quoy-qu’il ne fuſt alors que Capitane général de Ceilon, ſe ſeroit fait Souverain dans les Indes. Il y a dix-huit mois qu’il eſt mort, & a laiſſé trois millions de bien.
Le Général d’à préſent ſe nomme M. de Campich, homme de bonne mine, âgé de cinquante ans, libéral, n’yant jamais ſongé dans tous ſes différens emplois qu’au bien de ſa Compagnie. Il a paſſé par tous les degrez de marchandiſe, & n’a jamais veu de guerre. Il eſt venu aux Indes Sous-écrivain à huit écus dégagés par mois. En ſuite il fut fait Teneur-de-contes, puis Sous-marchand, Marchand, Sur-marchand, Préſident du Japon, Secrétaire général qui a le rang aprés les Gouverneurs de provinces audeſſus des Commandeurs, Conſeiller ordinaire ; & enfin à la mort de M. Spelman il fut élu Général tout d’une voix. Il a receu ſa confirmation d’Europe depuis ſix ſemaines.
