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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/181

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du Voyage de Siam.

qu’à peine a-t-on pu amener les perroquets & les huniers. Cela a duré deux heures : beaucoup d’éclairs, & peu de pluie ; & comme nous allions un peu trop au large, on a mouïllé à vingt-quatre braſſes.

8. Septembre.

LE vent eſt revenu au Sud à minuit. On a appareillé, & nous dépaſſons Polruangh. C’eſt aujourd’hui que nous rencontrons le ſoleil tête pour tête. Il va au Sud, nous allons au Nord. Il pourra bien faire quelque fracas ce ſoir : nous nous attendons à un coup de vent.

Le coup de vent n’a pas eſté ſi lourd que celui d’hier : il a ſeulement interrompu le ſermon du Pere le Conte, qui eſtoit en train de nous dire de belles choſes. On s’eſt mis à ſec, & mouïllé à trente braſſes : deux heures aprés on a appareillé. Il avoit paru, un peu de vent, il a diſparu, on a mouïllé. C’eſt un petit métier qu’on fait ſouvent dans ce parage. Notre pilote dit qu’en un voyage de Batavie à Siam il a mouïllé deux cens quarante fois. On a bon vent deux heures, il faut s’en ſervir : il devient contraire, il faut mouïller pour ne rien perdre, & par tout le mouïllage eſt bon, de la vaſe & du ſable principalement prés des terres.

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