fionnaires font venus là-deſſus, & ont prouvé que c’eſtoit une ſuperſtition. Le Roi alloit commander aux eaux de ſe retirer de deſſus ſes terres ; & les Talapoins ne l’y faiſoient aller que quand ils voyoient que les eaux s’alloient retirer : ce qu’ils connoiſſoient à une certaine marque.
Le Roi a demandé à M. Conſtance ſi les François eſtoient propres, s’ils avoient ſoin de leurs dents, s’ils ſe lavoient la bouche & le corps. C’eſt une choſe aſſez plaiſante : on voit des gens bazanez, preſque tout nuds ; & ce ſont les gens du monde les plus propres à leur manger, à leurs habits, en tout juſqu’à leurs diſcours. Il y a de groſſes peines ordonnées contre ceux qui chantent des chanſons deshonnêtes.
16. Octobre.
ON nettoye les préſens du Roi, on les portera à l’entrée & à l’audience tout comme ils ſont. M. Conſtance le ſouhaite ainſi pour rendre la cérémonie plus magnifique.
Les Cochinchinois Chrétiens ſont venus en corps ſaluer M. l’Ambaſſadeur. M. Vachet eſtoit à leur tête. Ils l’honorent & l’aiment comme un homme qui a fait de grands biens dans leur païs. A propos de M. Vachet, le Roi l’a envoyé chercher pour lui dire qu’il ſent vivement les obligations qu’il lui a ; que s’il eſtoit un homme du monde, il ne ſeroit gueres embaraſſé à lui en témoi-
C c iii
