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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/215

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du Voyage de Siam.

ſont venuës complimenter M. l’Ambaſſadeur : c’eſt la plus belle choſe que nous ayions encore veuë. Il y avoit quarante-trois nations différentes, toutes habillées & armées à la mode de leur païs ; & parmi ces gens-là il y avoit trois fils de Roi. Il me ſemble que cela eſt aſſez fier. J’aurai les noms & les qualitez, &, ſi je peux, la ſituation de tous ces païs. Il y aura plus de trente noms dont M. l’Abbé Baudrand n’a jamais ouï parler. Les ſeuls Portugais ne ſont point venus rendre leurs devoirs à ſon Excellence ; & quand M. Conſtance leur a mandé de la part du Roi d’y venir, ils ont répondu beaucoup d’impertinences. Il eſt vrai que M. de Metellopolis n’a point eſté rendre viſite à leur Ambaſſadeur : mais il n’avoit garde d’aller voir un homme qui venoit ſe plaindre des Vicaires Apoftoliques, & faire tous ſes efforts auprés du Roi de Siam pour les faire chaſſer.

18. Octobre.

VOici une grande affaire faite ; l’entrée & l’audiance. Il y a mille choſes curieuſes à remarquer ; & je prétens bien vous en faire une relation en forme, quand je fçaurai les noms & les qualitez de tous les perſonnages. Je veux pourtant vous en dire aujourd’hui quelque choſe. Dés le matin M. l’Ambaſſadeur a mis lui-même la Lettre du Roi dans une boête d’or, & cette boête dans une coupe d’or, & la coupe ſur une ſoucoupe auſſi d’or ;