donc à Monſeigneur le Dauphin.
Je vous écrivis l’autre jour que le Roi de Siam avoit donné à M. l’Ambaſſadeur toutes les porcelaines qui font dans ſon Divan. Nous n’en avions pas fait grand cas ; mais il eſt arrivé un petit incident qui les a bien embellies. M. Conſtance avoit chez lui des montres de porcelaines avec un écrit à chacune, qui marquoit le nombre qu’il y en avoit dans les magazins. Nous en avions choiſi les plus belles pour les préſens : on les va chercher dans les magazins, on ne les trouve point ; & l’on dit qu’ils ſont dans le Divan de M. l’Ambaſſadeur. Là-deſſus force baſtonades aux magaziniers ; & depuis nous avons admiré ce qui avoit paſſé pour médiocre. Nous diſons préfentement qu’il y en a pour quatre mille écus à bon marché. Je n’en crois rien.
LE mémoire des préſens du Roi eſt achevé : ſi vous n’en eſtes pas content, ce ſera votre faute. Monſeigneur le Dauphin va paroître ſur la ſcene, & déja nous avons travaillé deux heures pour ſon ſervice. Je ſerai bien-aiſe de ne pas porter plus loin, de peur d’oublier beaucoup de choſes particulieres que M. Conſtance vient de m’apprendre. Les Miſſionnaires qui ſont ici depuis vingt-cinq ans, ne les ſçavent pas. Le Roi ſe leve tous les matins à cinq heures, donne l’aumô-
