avoir oſé excommunier un homme qui eſt au Roi, & qui alloit mettre à la voile pour un grand voyage, ſans au moins en avertir ſa Majeſté ou ſes Miniſtres. Nos Jéſuites, qui ont de l’eſprit & de la charité, ont fait raccommodement. Le Vicaire s’eſt dédit par écrit, & a avoué que ſon excommunication eſtoit nulle, & qu’il avoit eſté mal informé. Mais une conduite ſi téméraire, & qui marque une ignorance fî groſſiere, juſtifie extrémement les Vicaires Apoftoliques, à qui depuis vingt ans les Portugais ont fait de pareils tours, qu’ils ont toujours ſoufferts avec une patience évangélique.
14. Novembre.
M. Conſtance m’a fait un fort beau préſent de la part du Roi ; quantité de belles porcelaines pour Gournai, & de fort beaux cabinets de Japon. Ce ſera à vous à en prendre ce qu’il vous plaira, & à donner le reſte. Il eſt venu des nouvelles de Tennaſſerim. L’Ambaſſadeur de Perſe y eſt arrivé avec un grand train. J’aurois bien voulu qu’il fuft arrivé ici avant notre départ pour voir ſon minois. On dit dans des livres que ces Perſans ont l’air François : nous aurions fait alliance avec eux, & ils nous auroient donné du vin de Schiras pour boire le matin dans le voyage. Il auroit bien encore le temps de venir ; mais je crois que M. Conſtance ne voudra pas faire
