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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/296

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Journal

dans les deux vaiſſeaux. Il y a déja trois cens balots, & cependant on ne veut pas qu’il y ait rien ſur les ponts ; point d’embaras, & les batteries bien libres, afin de ſe bien défendre, ſi on nous attaque. Je diſois cela tantôt à M. Conſtance, qui s’eſt mis à rire, en diſant que cela ſeroit plaiſant, que deux vaiſſeaux François ne puſſent pas porter les préſens du Roi de Siam ; & pour me faire enrager, il eſt allé quérir un baſſin d’or, une écritoire d’or, & une coupe d’or pour ajouter au préſent de Monſeigneur le Dauphin. Qu’avez-vous à dire à cela ? Monſeigneur ſera-t-il en colere contre moi ſi je tiens encore de pareils diſcours ?

Le Roi, qui eſt à quatre lieuës d’ici, vient d’envoier chercher M. Conſtance : il eſt parti ſur le champ en relais d’éléphans. Je lui ai donné avant qu’il partiſt, un mémoire pour obtenir des privileges pour la Religion : s’il le peut faire paſſer au Conſeil, M. l’Evêque aura dans peu bien des gens ſous ſa juriſdiction.

30. Novembre.

M. Conſtance eſt revenu ce matin. Le Roi lui vouloit parler des affaires de Camboge. Il en eſt venu un courier, qui a veu partir ſeize mille hommes qui vont faire leurs efforts pour dégager ces pauvres cinq cens Siamois dont je crois vous avoir parlé. Il n’a point perdu de temps, &

a préſenté