ſent par derriere. Des hommes leur mettent des cordes de tous cotez, montent deſſus, & les conduiſent à un poteau, où ils demeurent attachez juſqu’à ce qu’ils ſoient comme des moutons. Nous en avons veu prendre une vingtaine. Le Roi eſtoit monté ſur un éléphant de guerre, & donnoit les ordres. C’eſt lui qui a renouvellé cette ſorte de chaſſe, qui n’eſtoit plus en uſage. M. Conſtance m’a dit qu’il y a préſentement deux mille éléphans de guerre, & quarante-cinq mille hommes en faction.
Le Roi au milieu de la chaſſe a fait approcher M. l’Ambaſſadeur, M. l’Evêque, & moi, & nous a parlé avec une familiarité charmante. Nousefa tions chacun ſur notre éléphant. Il a accablé M. l’Ambaſſadeur d’honnêtetez ; & m’a dit à moi indigne, que comme les Ambaſſadeurs qu’il envoie en France ſont étrangers, & ignorans des coutumes du païs, il me les recommande, & me prie de les aſſiſter de mes conſeils. Enſuite M. l’Ambaſſadeur lui a préſenté Lamare ingénieur, à qui il a fait donner une veſte ; & à la fin de la chaſſe tous nos gentilshommes François chacun ſur ſon élephant, ont pris congé de ſa Majeſté qui leur a ſouhaité un bon voyage, & en particulier au Chevalier du Fay, qu’il ſçait eſtre parent de M. l’Ambaſſadeur.
Aprés la chaſſe nous ſommes revenus dîner chez M. Conſtance.
