rin Chinois m’avoit dit de ſon païs, & ſur tout que l’Empereur de la Chine paie tribut aux Tartares occidentaux. Il y a deux ans qu’un Ambaſſadeur de Siam vit à Péquin les Ambaſſadeurs Tartares, qui venoient quérir ce tribut ; & ſi je lui avois parlé de cela à Louvo, il m’auroit donné le journal de l’Ambaſſadeur : vous n’auriez pas eſté fâché de le voir. Je m’en vais vous dire tout ce qu’il m’a dit ſur les Royaumes voiſins. Laos eſt grand & puiſſant : il y a du benjoin, du muſe & de la ſoie. Lantchan eſt la ville capitale. Il eſt en guerre depuis pluſieurs années avec le Roi de Siam. Le feu Barkalon encra dans le païs avec une groſſe armée de Siamois, & s’avanqa juſqu’à deux lieuës de la capitale. Le Roi de Laos lui manda qu’il alloit ſortir de ſa ville à la tête de ſon armée, pour l’aller combatte : mais le Barkalon lui fit réponſe qu’il n’oſoit meſurer ſon épée avec celle de ſa Majeſté, & qu’il alloit ſe retirer content d’avoir batu ſes Généraux ; ce qu’il fit, & ramena à Siam trois mille Laos eſclaves, à qui on donna des terres pour les cultiver. Le Roi de Siam lui dit à ſon retour que cela auroit eſté bon du temps qu’on ſe mouchoit ſur la manche, & lui fit donner quelques baſtonades pour avoir manqué une ſi belle occaſion. Notre premier Ambaſſadeur eſtoit à cette expédition avec ſon frere le Barkalon. Depuis ce temps-là il y a toujours cu guerre entre Siam & Laos. Ch
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