cal, que le Roi a laiſſé pour ſervir de fondement au nouveau palais qu’il a fait bâtir. M. Conftance, par malheur pour vous, eſt rentré dans ſon balon, & les queſtions ont fini. Nous ſommes arrivez à la Barre. La frégate du Roi de Siam y e£toit mouillée. M. l’Ambaſſadeur eſt monté dcdans, & y a trouvé les trois Ambaſſadeurs Siamois, & les douze Mandarins de leur ſuite. On a tiré force canon. Un vaiſſeau Anglois qui eſt à M. Conſtance a ſalué. Un moment aprés nous ſommes montez dans la chaloupe de l’oiſeau, & avons gagné le bord pour donner ordre aux logemens. Les Ambaſſadeurs, & la Lettre du Roi viendront demain.
LA Lettre du Roi & les Ambaſſadeurs ſont arrivez auprés de nous dans leur frégate. On leur a envoye notre chaloupe pour les amener à bord. Ils y ſont préſentement. Tout notre canon a eſté tiré plus d’une fois. On ne ſçauroit croire l’embarras où nous ſommes : tout eſt plein de balots : la Maligne en a ce qu’elle en peut porter ; & cependant en voici encore vingt-deux de l’équipage des Ambaſſadeurs, & fur le tout deux éléphans. Comment faire ? Ce n’eſt pas comme en venant ; & que ſçavons-nous ſi la guerre n’eſt point en Europe. Il faut que nos bateries ſoient libres, afin de n’cftrepas pris comme des coquins.
