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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/344

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Journal

lons, il y aura quinze mille rameurs qui ne lui concentras un ſol. Quand il fait la grande chaſſe des éléphans, il y aura quarante ou cinquante mille hommes employez, qui ne gagnent pas davantage. Ses bâtimens ſe font au mêmemarché ; & il n’y a que dans le temps de la moiſſon des ris, que les peuples ont liberté de travailler pour eux-mêmes. Il y a pourtant quelques cantons du Royaume qui ſont exempts du ſervice, en payant une certaine ſomme d’argent. Les revenus du Roi conſiſtent en éléphans, calin, plomb, ſalpêtre, ris, &c.

En temps de paix, le Roi met ſur les frontieres quelques petites garniſons pour garder les paſſages ; & en temps de guerre il fait enroller tous ceux qu’il veut, & les fait marcher au rendez-vous ; & quand ils ſont en corps d’armées, il leur donne du ris pour ſe nourrir.

La garde ordinaire du Roi conſiſte en deux Compagnies de Cavalerie de Mahométans, & deux de Chinois. L’infanterie eſt compoſée de deux Compagnies de Siamois avec des ſabres, de deux avec des lances, & de deux avec des mouſquets. Il y en a autant de Pégous, autant de Cambogiens, & autant de Laos. Car il eſt bon de remarquer qu’il y a beaucoup de ces peuples habituez dans le Royaume de Siam, qui ſont auſſi fidelles & affectionnez au Roi, que les naturels du païs.

On