J’Ai fait aujourd’hui mon coup d’eſſai : j’ai préché pour la premiere fois de ma vie. Ce ne ſera pas la derniere : c’eſt vous dire aſſez nettement que je ne ſuis pas rebuté de moi. Je n’ai rien à vous dire ſur la compoſition : comment faire ſur un navire, ſans livres & ſans ſecours ? J’ai dit ce que j’ai pu ; & de bons matelots ſont contens de peu. Mais ce qui m’a plu, c’eft que je n’ai point eu peur, & je n’ai point dit ſervilement mot à mot ce que j’avois écrit. J’ai dit beaucoup de choſes que je n’avois point écrites ; & c’eſt la maniere que je veux ſuivre : on n’a point peur de manquer. Les périodes, il eſt vrai, n’en ſont pas ſi quarrées : mais ſouvent le ſtile naturel eſt plus touchant que l’étudié ; & il ne faut que toucher. Malheur au prêcheur qui veut plaire à l’eſprit, & qui neglige le cœur ! Je ſoumets pourtant toutes mes idées aux vôtres, perſuadé que ſi vous vouliez, vous ſuivriez de prés le Pere Bourdalouë. Je me ſouviens bien du ſermon de G.
BOn frais : trente-cinq lieuës.
HO le maître rouleux que l’Oiſeau ! Nous ſommes comme des gens qui ont couru la poſte,